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FRANCE :: RéLIGION

Infos: Actualités France :: PREDICATION DU DIMANCHE 05 MARS 2023 Rév. Dr Joël Hervé BOUDJA :: France news

Deuxième dimanche de carême Textes : Genèse12,1-4 ; 2 Timothée 1, 8-10 ; Matthieu 17, 1-9 Vous connaissez le sens premier de cet épisode de la Transfiguration. Jésus annonce déjà depuis quelques temps à ses disciples qu’il lui faut aller vers Jérusalem, y souffrir, y mourir et ressusciter. Il est en marche avec eux, et il leur dit

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Infos: Actualités France :: PREDICATION DU DIMANCHE 05 MARS 2023  Rév. Dr Joël Hervé BOUDJA :: France news

Deuxième dimanche de carême

Textes : Genèse12,1-4 ; 2 Timothée 1, 8-10 ; Matthieu 17, 1-9

Vous connaissez le sens premier de cet épisode de la Transfiguration. Jésus annonce déjà depuis quelques temps à ses disciples qu’il lui faut aller vers Jérusalem, y souffrir, y mourir et ressusciter. Il est en marche avec eux, et il leur dit encore que « celui qui veut venir avec moi, qu’il cesse de penser à lui-même, qu’il porte sa croix et me suive » (16, 24). Les disciples ne comprennent pas, et Jésus le sait. Alors, sachant combien ils vont être éprouvés, il veut les fortifier et, aux trois qu’il a choisis, le premier cercle, celui que l’on retrouvera à Gethsémani, il manifeste sa divinité. Le Christ est Dieu, il est le Fils, le Verbe, mais sa nature divine est comme cachée dans la nature humaine qu’il a assumée ; c’est pourquoi ses contemporains ne le reconnaissent pas pour ce qu’il est. Quel encouragement donné à la foi par cette manifestation de l’identité du Christ, plus encore par cette épiphanie trinitaire, puisque la voix du Père se fait entendre dans la nuée, qui exprime la présence de l’Esprit !

Bien. Mais que se passe-t-il vraiment, et en quoi cet événement, exceptionnel, nous rejoint-il ? Notre célébration n’est-elle que le rappel d’un beau moment révolu ? Cette transfiguration nous concerne-t-elle aujourd’hui, en ce deuxième dimanche de Carême ? C’est ici qu’il faut scruter davantage l’évènement, et vous me permettrez de regarder de plus près le texte original, sans cuistrerie (sans pédantisme, vanité).

Matthieu l’évangéliste nous dit que Jésus fut, non transfiguré, mais « métamorphosé (μετεμορφώθη) devant eux », littéralement, il aurait fallu dire transformé. La traduction est presque une trahison : il ne change pas de figure, il change de forme (μορφή). C’est sa forme divine qui devient première, qui envahit sa forme humaine, au point qu’il change d’apparence. Il se donne à voir pour ce qu’il est : Dieu. Et que se passe-t-il ?

Alors que Pierre, toujours un peu à côté de ce qui se passe, veut dresser trois tentes, la nuée les recouvre tous. C’est-à-dire, l’Esprit les envahit et, en quelque sorte, ils ne font plus qu’un avec Jésus : ils entrent dans la divinité. D’où leur crainte, qui les fait tomber la face contre terre : c’est l’effroi face à la présence de Dieu, comme celui qui saisissait Moïse quand il était face à Dieu au Sinaï (Ex 3, 6). Et Jésus leur dit : « relevez-vous », en utilisant le même mot que celui qu’il emploie pour la résurrection. Pierre, Jacques et Jean sont touchés et comme saisis par la forme divine de Jésus, et ils en sont eux-mêmes transformés. Jusque-là, nul ne pouvait voir Dieu face à face sans mourir. Désormais, envahis par l’Esprit, ils voient Jésus dans sa réalité de personne divine.

Et qu’en est-il de nous ? Cette belle histoire est-elle réservée à Pierre, Jacques et Jean ? Vous avez quitté la plaine du monde pour vous élever jusqu’à ce temple. Symboliquement, sans doute, mais réellement. S’éloigner du tohu-bohu du monde pour venir participer au culte, c’est s’élever sur une haute montagne. Comme dans cet épisode de l’évangile, c’est Jésus qui vous a entrainés. Il vous précède, vous marchez à sa suite.

Frères et sœurs dans le Seigneur,

Permettez-moi de vous raconter une petite histoire d’un homme qui doit partir en voyage.

La valise est là, au milieu du hall. Elle est prête depuis plusieurs heures déjà. Et lui, il tourne autour. Vérifiant si tout y est. N’a-t-il rien oublié ? Une dernière fois, une main se glisse dans le petit sac, oui, le passeport, le billet et l’argent sont à leur place. Oui, il a bien le numéro de téléphone pour prévenir les gens qui l’attendent de l’autre côté. Il vérifie et sait déjà au fond de lui qu’il reviendra vérifier une fois encore et encore. Et ce, tant que la voiture ne le conduira pas au lieu d’embarquement. Il est content de partir, léger dit-il pour se rassurer mais avec un certain stress quand même. Il est vrai qu’il part pour quelques semaines dans un pays étranger, tellement différent du sien. Il ne connaît pas leur langue, leur culture mais avec le peu d’anglais qu’il possède, il devrait pouvoir s’en sortir. En tout cas, c’est ce que certains lui ont affirmé.

Les départs vers des contrées inconnues de nous-mêmes, nous laissent rarement indifférents. Des sentiments mixtes nous traversent : à la fois le plaisir de partir à la découverte de la différence, de se prouver que nous sommes capables de nous débrouiller seul, que la solitude ne nous effraye pas trop. Puis il y a aussi, la crainte du choc brutal, une peur à dépasser parce que nous espérons que nous en sortirons grandis. Il y a également ces questions : si nous partons pour longtemps, allons-nous changer, perdre certains de nos repères ? Le départ est donc toujours quelque part un dépassement, un risque. Et sans risque, il n’y a pas de vie.

En effet, (comme nous l’avons entendu), le plus grand danger dans la vie, c’est de ne rien risquer du tout. Celui qui ne risque rien, n’a rien ; celui qui risque rien, n’est rien. Seuls celles et ceux qui risquent sont libres. Si la liberté est le prix du risque, en amont de celle-ci nous sommes conviés à vivre l’expérience de la confiance. En effet, lorsque nous partons, vers cet ailleurs qui nous est inconnu, nous sommes parfois amenés à faire ou refaire le pari de la confiance. Il n’y a pas d’autre possibilité. Nous sommes seuls et la confiance en l’autre, en cet inconnu, nous permet de retrouver certains repères, en découvrir de nouveaux, se rendre compte qu’ils fonctionnent tout autant et surtout apprécier la joie de la différence. Un peu comme si notre lumière intérieure s’illuminait pour rayonner de bonheur au travers de notre visage. Ces expériences sont multiples au cours d’une vie et il n’est certainement pas nécessaire de voyager des milliers de kilomètres pour les vivre. Il suffit parfois de se tourner vers soi, tout simplement.

Et Dieu, en ce jour, nous enjoint, à l’instar d’Abraham, de partir, de quitter les contrées de nos certitudes pour repartir, en ce temps de Carême, vers des horizons moins connus, voire inconnus. Ce départ-là se vit d’abord au plus profond de notre être, à l’endroit précis où Dieu aime venir se poser, se reposer, là où se noue l’humain et le divin. Nous devons, ici aussi, oser faire confiance, prendre le risque de prendre Dieu au sérieux. Pars, ne crains pas, je suis avec toi, jusqu’à la fin des temps, susurre-t-il dans une brise légère au cœur de notre désert. Un peu comme si nous étions invités à nous quitter pour mieux le rencontrer.

Tout au long de notre existence, nous avons reçu de celles et ceux qui ont croisé notre chemin et aujourd’hui, c’est à nous de partir et de marcher sur les destinées sinueuses de nos histoires. Cette démarche commence par chacune et chacun d’entre nous, là où nous en sommes. Je pars de qui je suis. Pour ce faire, je dois connaître mes repères intérieurs, ceux qui me rassurent et ceux qui me donnent des ailes pour voler dans la vie. Fort de cette connaissance, je pars, je me quitte, sans pour autant jamais me nier ; je me quitte tout simplement pour partir à la rencontre de Dieu en moi ou chez l’autre.

Avec cette conviction d’en revenir transfiguré. Ayant dépassé mes propres peurs, je fais l’expérience lumineuse, merveilleuse d’un dépassement, d’une autre manière de regarder la vie et le monde. Mon regard s’illumine de lumière divine. Ayant quitté mes certitudes et pris la main de Dieu tout en confiance, je découvre à nouveau ce bonheur de croire en celui qui se transfigure sous nos yeux.

L’expérience de la transfiguration devient ainsi l’invitation constante à quitter la plaine de nos raisonnements pour grimper la montagne de Dieu. Au sommet de celle-ci, au sommet de nos vies, Dieu se donne en lumière pour éclairer nos départs incertains. Que la lumière du Transfiguré nous ouvre la route de cette destinée à accomplir, à réaliser. Pourquoi ? Tout simplement parce que de la nuée, une voix disait :  » Celui-ci est mon Fils bien aimé, en qui j’ai mis tout mon amour ; écoutez-le « .

Amen.

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Infos: Actualités France :: PREDICATION DU DIMANCHE 19 MARS 2023 Rév. Dr Joël Hervé BOUDJA :: France news

Quatrième dimanche du carême Textes : 1 Samuel 16, 1-13 ; Ephésiens 5, 8-14 ; Jean 9, 1-41 Durant tout le ministère public de Jésus, les Pharisiens et les chefs juifs ne cessent de lui tendre des pièges. Ils cherchent tous les moyens pour l’accuser. Aujourd’hui encore, dans l’évangile selon Jean, nous assistons à une controverse entre les

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Quatrième dimanche du carême

Textes : 1 Samuel 16, 1-13 ; Ephésiens 5, 8-14 ; Jean 9, 1-41

Durant tout le ministère public de Jésus, les Pharisiens et les chefs juifs ne cessent de lui tendre des pièges. Ils cherchent tous les moyens pour l’accuser. Aujourd’hui encore, dans l’évangile selon Jean, nous assistons à une controverse entre les Pharisiens et Jésus. Nous pouvons même dire, un grand combat entre « voyants » et « non-voyants ».

Tout commence par la guérison d’un aveugle de naissance. Comprenez bien, être aveugle, ce n’est pas une situation facile. La cécité contraint l’homme à vivre totalement dépendant – dépendant des autres – dépendant pour sa nourriture – dépendant pour tout. D’une certaine manière un aveugle, c’est un pauvre !

Au temps de Jésus, un aveugle était considéré non seulement comme quelqu’un qui avait une infirmité corporelle, mais aussi comme quelqu’un qui avait été châtié par Dieu. C’est pour cette raison que les disciples, en voyant l’aveugle, ont demandé tout de suite à Jésus : « qui a péché, est-ce lui ou bien ses parents ?» Pour Jésus, il en est tout autre : être né aveugle, n’est pas, en effet, un châtiment de Dieu. Au contraire, Dieu veut que tout homme soit libéré de toute situation malheureuse et jouisse de la lumière.

Jésus, dans sa bienveillance, voit un homme dans une situation concrète difficile, un aveugle, quelqu’un qui vit dans les ténèbres. Il l’a libéré de sa misère, de son aveuglement. Grâce à l’intervention de Jésus, cet homme a retrouvé la vue, mais, cette guérison s’est réalisée un jour de Sabbat. Un tel événement aurait dû susciter la joie, l’admiration de tout le monde. Eh bien non, tel n’a pas été le cas !

Ce miracle n’a pas fait l’unanimité chez les juifs, les avis se partagent. Au lieu de rendre gloire à Dieu pour ses bienfaits, les Pharisiens et les chefs des juifs, enfermés dans leur vision étroite d’une religion formaliste, s’offusquent contre Jésus. Ils prennent prétexte de ce miracle pour accuser Jésus de ne pas respecter le jour du repos, le jour du sabbat ! Ils vont même jusqu’à affirmer que « Jésus ne vient pas de Dieu ».

L’événement prend un caractère officiel à cause de l’infraction à l’observance religieuse du Sabbat. Ils oublient que : « Le sabbat a été fait pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat. » Ils ignorent que « le Fils de l’homme est maître même du sabbat. » Mc 2, 27- 28. La guérison de l’aveugle-né devient source d’hostilité, prélude à la nuit de la trahison, au procès des Chefs juifs contre Jésus, à la condamnation et à la mort.

L’heure des ténèbres durant laquelle le Fils de l’homme sera rejeté même par les siens s’annonce ! Cependant, nous devons comprendre, qu’en dépit des oppositions humaines, ce miracle – cette guérison – est un signe qui manifeste le triomphe de Jésus, lumière du monde sur les forces du mal, sur les ténèbres de ce monde. Dans le début de cet Évangile, Jésus nous le dit : « Tant que je suis dans le monde, je suis la Lumière du monde. »

Jésus, en ouvrant les yeux de l’aveugle, se manifeste comme la lumière du monde. Les pharisiens et les chefs des juifs devaient le comprendre et reconnaître que Celui qui agit ainsi « vient de Dieu », qu’il est bien le Fils de Dieu, « l’envoyé » … Pourtant, leurs cœurs restent endurcis, ils ne laissent pas pénétrer la « vraie Lumière » de la Parole de Dieu en eux.

Nous sommes face à la réaction de ceux qui ne s’ouvrent pas à l’action de Dieu. Comme nous le dit l’évangéliste Jean dans le prologue de son évangile : « La lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas saisie.» Face à leur endurcissement, à leur « aveuglement » spirituel, Jésus leur dit : « Je suis venu en ce monde pour que ceux qui ne voient pas puissent voir, et que ceux qui voient deviennent aveugles. »

La suffisance, rend le cœur de l’être humain réfractaire à la lumière de Dieu. Ceux qui croient voir et tout savoir, c’est-à-dire les orgueilleux, les autosuffisants, n’arrivent pas au salut et demeurent dans les ténèbres ! La preuve en est dans l’Évangile de ce jour, les chefs des juifs sont aveuglés par l’orgueil, enfermés dans leur stricte vision religieuse, insensible à l’égard des douleurs humaines. Ils étaient incapables de comprendre et d’admettre que Jésus est le Fils de Dieu, la Lumière du monde.

Ceux qui croient ne pas voir, parce qu’ils sont conscients de leur cécité, de leur pauvreté, c’est-à-dire les humbles, obtiennent la lumière de la vie. L’homme né aveugle a donné la preuve, que nous ne pouvons avoir la lumière de la vie qu’en acceptant, par notre foi, la personne de Jésus. L’évangile d’aujourd’hui nous prouve, une fois encore, que Jésus est venu épouser notre condition humaine afin de nous associer à sa Lumière.

En ouvrant les yeux de l’aveugle-né, Jésus nous révèle qu’il est la Lumière du monde et que celui qui croit en lui vient à la lumière. Il est venu, parmi nous, afin de nous faire sortir de notre cécité, de nos aveuglements, à tous et à chacun ! A l’instar de l’aveugle-né, nous sommes invités en ce temps de carême à confesser et à témoigner que le Christ est la Lumière véritable. Prenons la résolution de laisser notre foi évoluer à la lumière de Pâques.

Frères et Sœurs,

Pour vivre de la tendresse de Dieu, nous avons, nous aussi, à aller nous baigner dans la piscine de Siloé.

Sommes-nous finalement si différents de l’aveugle-né ? Je ne le pense pas. Nous avons également nos propres aveuglements. En effet, tant de choses peuvent nous aveugler et ce, qu’elles soient heureuses ou non. Ne dit-on pas que l’amour rend aveugle ? Même si certains affirmeront que le mariage rend la vue. Mais au-delà de cette dernière remarque perfide, je dois reconnaître que, dans la vie, il y a tant de choses qui peuvent participer à mon propre aveuglement : je peux, par exemple, subir l’influence du groupe auquel j’appartiens et qui peut m’empêcher de dire ce que je pense en vérité par peur d’être rejeté alors que les attitudes de ce même groupe sont peu respectueuses d’autres personnes.

Je peux aussi être aveuglé par le rythme fou de la vie qui m’empêche de penser et donc de voir la réalité en face. La quête du pouvoir, la recherche effrénée de plaisirs immédiats, une volonté d’ignorance, une certaine routine, toutes ces attitudes peuvent également participer à notre aveuglement quotidien. Alors aujourd’hui Jésus, tout comme dans l’évangile, vient vers nous et nous invite à aller nous laver à la piscine de Siloé, c’est-à-dire à accepter d’entrer dans une démarche de « désaveuglement ».

Être désaveuglés de tout ce qui nous empêche de devenir nous-mêmes, être désaveuglés de toutes ces petites limites qui nous constituent et qui font partie intégrante de notre être. Ces limites sont d’une certaine manière tous nos petits travers, nos distractions, nos énervements, nos ronchonnements qui iront jusqu’à parfois faire sourire les autres de nous voir capables de nous encombrer l’esprit de tant de petits détails inutiles.

Au fil de la vie, ils deviennent comme des écailles venant se placer sur nos yeux et peu à peu, ils nous aveuglent. D’une certaine façon, ils constituent les zones ténébreuses de notre cœur, c’est-à-dire ce que nous repoussons dans nos coins intérieurs en essayant de les oublier. Ce sont tous ces petits faits et gestes, souvent anodins, qui traversent nos existences et qui nous encombrent.

Il ne s’agit pas comme tel des manques d’amour, appelés communément péchés, qui conduisent à nous exclure de l’Alliance avec Dieu et qui demandent de notre part un véritable chemin de réconciliation. Non, il s’agit plutôt de nos petits travers de tous les jours qui peuvent nous empoisonner l’existence et dont il est bon de se débarrasser de temps en temps en allant les déposer au pied de la Croix du Christ.

Quant à nous, il ne nous reste qu’à aller nous plonger dans la piscine de Siloé pour nous désaveugler et entrer ainsi dans la Lumière promise. Amen

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Infos: Actualités France :: PREDICATION DU DIMANCHE 19 MARS 2023 Rév. Dr Joël Hervé BOUDJA :: France news

Quatrième dimanche du carême Textes : 1 Samuel 16, 1-13 ; Ephésiens 5, 8-14 ; Jean 9, 1-41 Durant tout le ministère public de Jésus, les Pharisiens et les chefs juifs ne cessent de lui tendre des pièges. Ils cherchent tous les moyens pour l’accuser. Aujourd’hui encore, dans l’évangile selon Jean, nous assistons à une controverse entre les

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Quatrième dimanche du carême

Textes : 1 Samuel 16, 1-13 ; Ephésiens 5, 8-14 ; Jean 9, 1-41

Durant tout le ministère public de Jésus, les Pharisiens et les chefs juifs ne cessent de lui tendre des pièges. Ils cherchent tous les moyens pour l’accuser. Aujourd’hui encore, dans l’évangile selon Jean, nous assistons à une controverse entre les Pharisiens et Jésus. Nous pouvons même dire, un grand combat entre « voyants » et « non-voyants ».

Tout commence par la guérison d’un aveugle de naissance. Comprenez bien, être aveugle, ce n’est pas une situation facile. La cécité contraint l’homme à vivre totalement dépendant – dépendant des autres – dépendant pour sa nourriture – dépendant pour tout. D’une certaine manière un aveugle, c’est un pauvre !

Au temps de Jésus, un aveugle était considéré non seulement comme quelqu’un qui avait une infirmité corporelle, mais aussi comme quelqu’un qui avait été châtié par Dieu. C’est pour cette raison que les disciples, en voyant l’aveugle, ont demandé tout de suite à Jésus : « qui a péché, est-ce lui ou bien ses parents ?» Pour Jésus, il en est tout autre : être né aveugle, n’est pas, en effet, un châtiment de Dieu. Au contraire, Dieu veut que tout homme soit libéré de toute situation malheureuse et jouisse de la lumière.

Jésus, dans sa bienveillance, voit un homme dans une situation concrète difficile, un aveugle, quelqu’un qui vit dans les ténèbres. Il l’a libéré de sa misère, de son aveuglement. Grâce à l’intervention de Jésus, cet homme a retrouvé la vue, mais, cette guérison s’est réalisée un jour de Sabbat. Un tel événement aurait dû susciter la joie, l’admiration de tout le monde. Eh bien non, tel n’a pas été le cas !

Ce miracle n’a pas fait l’unanimité chez les juifs, les avis se partagent. Au lieu de rendre gloire à Dieu pour ses bienfaits, les Pharisiens et les chefs des juifs, enfermés dans leur vision étroite d’une religion formaliste, s’offusquent contre Jésus. Ils prennent prétexte de ce miracle pour accuser Jésus de ne pas respecter le jour du repos, le jour du sabbat ! Ils vont même jusqu’à affirmer que « Jésus ne vient pas de Dieu ».

L’événement prend un caractère officiel à cause de l’infraction à l’observance religieuse du Sabbat. Ils oublient que : « Le sabbat a été fait pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat. » Ils ignorent que « le Fils de l’homme est maître même du sabbat. » Mc 2, 27- 28. La guérison de l’aveugle-né devient source d’hostilité, prélude à la nuit de la trahison, au procès des Chefs juifs contre Jésus, à la condamnation et à la mort.

L’heure des ténèbres durant laquelle le Fils de l’homme sera rejeté même par les siens s’annonce ! Cependant, nous devons comprendre, qu’en dépit des oppositions humaines, ce miracle – cette guérison – est un signe qui manifeste le triomphe de Jésus, lumière du monde sur les forces du mal, sur les ténèbres de ce monde. Dans le début de cet Évangile, Jésus nous le dit : « Tant que je suis dans le monde, je suis la Lumière du monde. »

Jésus, en ouvrant les yeux de l’aveugle, se manifeste comme la lumière du monde. Les pharisiens et les chefs des juifs devaient le comprendre et reconnaître que Celui qui agit ainsi « vient de Dieu », qu’il est bien le Fils de Dieu, « l’envoyé » … Pourtant, leurs cœurs restent endurcis, ils ne laissent pas pénétrer la « vraie Lumière » de la Parole de Dieu en eux.

Nous sommes face à la réaction de ceux qui ne s’ouvrent pas à l’action de Dieu. Comme nous le dit l’évangéliste Jean dans le prologue de son évangile : « La lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas saisie.» Face à leur endurcissement, à leur « aveuglement » spirituel, Jésus leur dit : « Je suis venu en ce monde pour que ceux qui ne voient pas puissent voir, et que ceux qui voient deviennent aveugles. »

La suffisance, rend le cœur de l’être humain réfractaire à la lumière de Dieu. Ceux qui croient voir et tout savoir, c’est-à-dire les orgueilleux, les autosuffisants, n’arrivent pas au salut et demeurent dans les ténèbres ! La preuve en est dans l’Évangile de ce jour, les chefs des juifs sont aveuglés par l’orgueil, enfermés dans leur stricte vision religieuse, insensible à l’égard des douleurs humaines. Ils étaient incapables de comprendre et d’admettre que Jésus est le Fils de Dieu, la Lumière du monde.

Ceux qui croient ne pas voir, parce qu’ils sont conscients de leur cécité, de leur pauvreté, c’est-à-dire les humbles, obtiennent la lumière de la vie. L’homme né aveugle a donné la preuve, que nous ne pouvons avoir la lumière de la vie qu’en acceptant, par notre foi, la personne de Jésus. L’évangile d’aujourd’hui nous prouve, une fois encore, que Jésus est venu épouser notre condition humaine afin de nous associer à sa Lumière.

En ouvrant les yeux de l’aveugle-né, Jésus nous révèle qu’il est la Lumière du monde et que celui qui croit en lui vient à la lumière. Il est venu, parmi nous, afin de nous faire sortir de notre cécité, de nos aveuglements, à tous et à chacun ! A l’instar de l’aveugle-né, nous sommes invités en ce temps de carême à confesser et à témoigner que le Christ est la Lumière véritable. Prenons la résolution de laisser notre foi évoluer à la lumière de Pâques.

Frères et Sœurs,

Pour vivre de la tendresse de Dieu, nous avons, nous aussi, à aller nous baigner dans la piscine de Siloé.

Sommes-nous finalement si différents de l’aveugle-né ? Je ne le pense pas. Nous avons également nos propres aveuglements. En effet, tant de choses peuvent nous aveugler et ce, qu’elles soient heureuses ou non. Ne dit-on pas que l’amour rend aveugle ? Même si certains affirmeront que le mariage rend la vue. Mais au-delà de cette dernière remarque perfide, je dois reconnaître que, dans la vie, il y a tant de choses qui peuvent participer à mon propre aveuglement : je peux, par exemple, subir l’influence du groupe auquel j’appartiens et qui peut m’empêcher de dire ce que je pense en vérité par peur d’être rejeté alors que les attitudes de ce même groupe sont peu respectueuses d’autres personnes.

Je peux aussi être aveuglé par le rythme fou de la vie qui m’empêche de penser et donc de voir la réalité en face. La quête du pouvoir, la recherche effrénée de plaisirs immédiats, une volonté d’ignorance, une certaine routine, toutes ces attitudes peuvent également participer à notre aveuglement quotidien. Alors aujourd’hui Jésus, tout comme dans l’évangile, vient vers nous et nous invite à aller nous laver à la piscine de Siloé, c’est-à-dire à accepter d’entrer dans une démarche de « désaveuglement ».

Être désaveuglés de tout ce qui nous empêche de devenir nous-mêmes, être désaveuglés de toutes ces petites limites qui nous constituent et qui font partie intégrante de notre être. Ces limites sont d’une certaine manière tous nos petits travers, nos distractions, nos énervements, nos ronchonnements qui iront jusqu’à parfois faire sourire les autres de nous voir capables de nous encombrer l’esprit de tant de petits détails inutiles.

Au fil de la vie, ils deviennent comme des écailles venant se placer sur nos yeux et peu à peu, ils nous aveuglent. D’une certaine façon, ils constituent les zones ténébreuses de notre cœur, c’est-à-dire ce que nous repoussons dans nos coins intérieurs en essayant de les oublier. Ce sont tous ces petits faits et gestes, souvent anodins, qui traversent nos existences et qui nous encombrent.

Il ne s’agit pas comme tel des manques d’amour, appelés communément péchés, qui conduisent à nous exclure de l’Alliance avec Dieu et qui demandent de notre part un véritable chemin de réconciliation. Non, il s’agit plutôt de nos petits travers de tous les jours qui peuvent nous empoisonner l’existence et dont il est bon de se débarrasser de temps en temps en allant les déposer au pied de la Croix du Christ.

Quant à nous, il ne nous reste qu’à aller nous plonger dans la piscine de Siloé pour nous désaveugler et entrer ainsi dans la Lumière promise. Amen

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Infos: Actualités France :: PREDICATION DU DIMANCHE 12 MARS 2023 Rév. Dr Joël Hervé BOUDJA :: France news

Deuxième dimanche de carême Textes : Exode 17, 3-7 ; Romains 5, 1-8 ; Jean 4, 5-42 Thème : La soif et le puits Frères et sœur dans le Seigneur, La soif, c’est plus que le désir de boire ; c’est une certaine lassitude, un manque d’énergie, un sens de ne plus vouloir continuer, comme l’homme Jésus qui, ayant

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Deuxième dimanche de carême

Textes : Exode 17, 3-7 ; Romains 5, 1-8 ; Jean 4, 5-42

Thème : La soif et le puits

Frères et sœur dans le Seigneur,

La soif, c’est plus que le désir de boire ; c’est une certaine lassitude, un manque d’énergie, un sens de ne plus vouloir continuer, comme l’homme Jésus qui, ayant soif, s’assied au bord du puits. Peut-être que nous sommes si las que nous ne voulons même pas boire, mais nous avons quand même besoin d’une boisson rafraîchissante, d’un coca-cola, d’une bière, d’une tasse de thé – ou, comme le dit la Bible, de l’eau pure, de l’eau vive.

Dans la première lecture, les hébreux ont soif. Ce n’est pas étonnant. Ils sont dans le désert, entourés de rochers et de sable, ils passent depuis longtemps dans une terre aride, altérée, sans eau. Dieu dit à Moïse de frapper un rocher. Ce sont les rochers qui entourent les hébreux qui leur font problème ; Moïse doit effectivement frapper le problème, et de ce rocher, de cet environnement aride, pierreux et hostile, sort de l’eau rafraîchissante ; du milieu de ce désert porteur de la mort jaillit de l’eau qui fait vivre.

C’est sûrement un récit symbolique. S’il y a une soif physique, il y a aussi une soif spirituelle, que la Bible appelle la soif de Dieu. Il y a une lassitude spirituelle, un sens d’être dans un désert spirituel, dans un monde aride, hostile, où rien ne nous nourrit, rien ne nous rafraîchit. Ce petit récit de l’Ancien Testament nous dit que, même dans un tel désert spirituel, il y a un rafraîchissement à avoir.

Des centaines d’années après que ce récit a été écrit, l’Apôtre Paul y a vu une image du Christ. Il dit dans sa première lettre aux Corinthiens que les hébreux « ont tous bu le même breuvage spirituel, car ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher était Christ » (1 Cor 10:4). Même si les hébreux dans le désert ne le savaient pas, c’est le Christ qui était la source de leur vie spirituelle, c’est Jésus qui les a rafraîchis. Qui est plus, Paul dit que ce rocher qu’était le Christ les suivait. C’est une image bizarre, ce rocher automobile qui court derrière le peuple dans le désert. Mais ce qu’il veut dire, c’est que Jésus était toujours présent, là où ils étaient, il ne fallait pas se déplacer pour trouver cette eau spirituelle dont ils avaient besoin.

L’évangile d’aujourd’hui, l’évangile de la Samaritaine, va dans le même sens. Jésus dit à la Samaritaine que c’est lui la source d’eau vive, de l’eau qui fait vivre et qui rafraîchit. En disant cela, il prétend effectivement être divin, parce qu’il n’y a que Dieu qui peut étancher la soif spirituelle de l’être humain. Et pour trouver cette eau il ne faut pas aller puiser à un lieu profond comme le puits de Jacob, c’est à dire à la tradition juive. Il ne faut pas non plus aller à Jérusalem ou à la montagne des Samaritains pour adorer le vrai Dieu ; adorer le vrai Dieu en esprit et vérité, c’est la même chose que de se laisser rafraîchir par Dieu, recevoir la vie que Dieu nous donne. Jésus, la source de cette eau et de cette vie, et déjà là où nous sommes.

Cette source n’est pas extérieure à nous-mêmes. « Celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui source jaillissante pour la vie éternelle ». Nous avons déjà en nous-mêmes la source de notre vie spirituelle. Il y a beaucoup de religions non-chrétiennes qui le savent aussi, qui disent que chacun doit trouver ses ressources spirituelles en lui-même. La différence est que les chrétiens reconnaissent que cette source de vie, bien qu’elle soit en nous, n’est pas de nous ; cette vie est la vie de Dieu en nous. Et cette source est là où nous sommes, même dans les circonstances les plus arides, dans un désert spirituel.

Il est vrai que les circonstances sont très importantes pour nous ; Dieu nous a faits pour être influencés par les choses et les personnes qui nous entourent. Mais si nos circonstances nous influencent, elles ne nous déterminent pas. La manière dont nous vivons dans nos circonstances dépend de la manière dont nous nous nourrissons de la source de vie qui est en nous. Toute la tradition chrétienne en est témoin ; et plus spécialement dans la tradition monastique, il y a toujours eu ceux qui, comme Antoine et Charles de Foucauld, vont précisément au désert pour découvrir en eux-mêmes cette source jaillissante de vie éternelle dont Jésus parle. Si nous avons en nous cette source de vie spirituelle, profitons-en. Par la prière, par la méditation, par le silence – par la pratique qui nous convient – puisons aux profondeurs de nous-mêmes cette eau que Jésus est venu nous donner.

Bien-aimés dans le Seigneur,

Lorsque je prépare un couple à la célébration de son mariage, j’aime toujours demander aux fiancés la manière dont ils se sont rencontrés.  En les écoutant, ce qui me frappe, c’est la diversité du début de leurs histoires singulières.  Que ce soit lors d’un camp, lors d’une soirée, lors d’un barbecue, au travail, par le biais d’un site internet et même au culte, comme quoi si vous êtes célibataire vous avez bien fait de venir ce matin dans ce temple. Chaque première rencontre est unique pour chacun de ces couples et la liste est évidemment loin d’être exhaustive.  Toutefois, à ce jour, je n’ai jamais entendu qu’un couple s’était rencontré suite à un tête-à-tête auprès d’un puits. 

Or, constate le philosophe des religions Frédéric Lenoir, « dans la Bible, les rencontres amoureuses ont souvent lieu près d’un puits.  C’est près d’un puits que le serviteur d’Abraham demande à Dieu de lui désigner la future femme d’Isaac, le fils de son maître, et qu’il découvre Rebecca.  C’est près d’un puits que Jacob, fils d’Isaac, tombe amoureux de Rachel. 

C’est près d’un puits encore que Moïse rencontre sa future épouse Cippora.  Et c’est près d’un puits que Jésus rencontre la Samaritaine, cette femme en quête d’amour qui n’arrive pas à garder ou à se satisfaire d’un mari ». Le lieu du puits est donc important dans le récit que nous venons d’entendre. Il y a également un autre détail qui est loin d’être anodin.  En effet, il est tout à fait anormal qu’une femme aille puiser de l’eau au puits alors qu’il est environ midi, c’est-à-dire au moment où il fait le plus chaud dans la journée.  A cette époque, l’habitude était d’aller chercher de l’eau le matin ou le soir, quand la chaleur est plus douce.  Si la Samaritaine se rend au puits à cette heure-là, c’est qu’il y a une raison. Elle a besoin d’y être seule.  Le puits est par excellence le lieu où les gens se rencontrent, bavardent, et vraisemblablement s’adonnent à cette détente qu’est le commérage. 

Ayant eu cinq maris et vivant avec un homme avec qui elle n’est pas mariée, elle avait de quoi alimenter les conversations.  Peut-être avait-elle même volé le cœur d’une de ces femmes se rendant au puits.  Midi était donc l’heure idéale pour elle afin de ne pas devoir entendre des propos la jugeant et la condamnant. A midi, elle savait qu’elle se retrouverait au cœur de sa solitude intérieure.

« Un puits à midi », cette information n’est pas un détail mais le début d’une histoire d’amour.  La Samaritaine est assoiffée d’amour.  Comme tout un chacun, elle cherche à aimer et à être aimée.  Toutefois, elle n’y arrive pas.  Et Jésus vient lui offrir un amour exceptionnel, l’amour du Père, le seul amour capable de désaltérer le cœur  de l’être humain. 

A y regarder de plus près, notre cœur n’est-il pas un peu comme un puits ? Lorsque nous l’avons compris, nous aimons venir nous y ressourcer. L’amour est d’ailleurs cette eau vive qui jaillit des profondeurs de notre être. Nous apprécions ces moments où celles et ceux que nous aimons viennent s’y ressourcer.  Et en même temps, celles et ceux que nous aimons et qui nous aiment, viennent le remplir de leurs sentiments, de leur tendresse, de leur empathie et de leur attention. Ce puits est bien là accroché en nous. Il suffit d’y retourner lorsque le besoin se fait sentir. Rien ne peut nous l’enlever ni la vieillesse, ni la maladie, ni nos erreurs, nos errances ou encore nos transgressions. Notre cœur est ce lieu de vie où Dieu nous rejoint. Il nous prend là, à ce moment très précis, à la margelle de nos vies. Il aime venir au puits de notre cœur à midi lorsqu’il n’y a personne d’autres pour que nous puissions prendre un temps d’intimité dans un face-à-face divin. 

Dans ce merveilleux épisode de l’évangile où il y aurait encore tant de choses à dire, le Fils de Dieu nous fait découvrir que, quel que soit notre état de vie sur cette terre, toutes et tous nous sommes conviés aux noces éternelles, c’est-à-dire celles qui unissent le Père dans le Fils et par l’Esprit à chacune et chacun d’entre nous.  Notre soif d’amour sera à jamais apaisée lorsque nous aurons découvert et accepté l’amour que Dieu a pour nous.   Puisque Dieu a choisi de venir se reposer à la margelle de notre cœur, pressons le pas et retournons-y pour y boire une « source d’eau jaillissant en vie éternelle ».

Amen.

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