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Infos: Actualités France :: ASSASSINAT DE MARTINEZ ZOGO, UNE JUSTICE ATTENDUE PAR LA COMMUNAUTE HUMAINE par l’ecrivain Calvin D :: France news

ASSASSINAT DE MARTINEZ ZOGO,  UNE JUSTICE ATTENDUE PAR LA COMMUNAUTE HUMAINE par l’ecrivain Calvin Djouari  « Va au Cameroun, n’aie pas peur des animaux, ils t’épargneront, mais garde-toi des hommes. » c’est en ce terme que je réponds à des amis qui me parlent ce dernier temps de mon pays. Un pays qui sacrifie ses meilleurs fils ne

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Infos: Actualités France :: ASSASSINAT DE MARTINEZ ZOGO,  UNE JUSTICE ATTENDUE PAR LA COMMUNAUTE HUMAINE par l’ecrivain Calvin D :: France news
ASSASSINAT DE MARTINEZ ZOGO, 
UNE JUSTICE ATTENDUE PAR LA COMMUNAUTE HUMAINE
par l’ecrivain Calvin Djouari 

« Va au Cameroun, n’aie pas peur des animaux, ils t’épargneront, mais garde-toi des hommes. » c’est en ce terme que je réponds à des amis qui me parlent ce dernier temps de mon pays. Un pays qui sacrifie ses meilleurs fils ne peut nous pousser qu’à nous révolter. Mais que Dieu préserve le Cameroun. Notre beau pays.

J’ai toujours soutenu ce gouvernement, mais je leur mets en garde contre tout risque de désinvolture dans la gestion de ce dossier qui pourrait provoquer leur chute. L’affaire Martinez Zogo ne doit pas faire l’objet de simplification, de distorsion, d’amalgame dont certains communiqués entretenus par l’ignorance et la mauvaise foi, essaient depuis quelques jours de nous éloigner de l’affaire. Qu’on nous laisse pleurer un compatriote qu’on ne connaissait même pas. Dans la vie, même si une personne est un ennemi, on ira le secourir si on le voyait se faire écraser par une voiture. Nous déplorons le cynisme de nos dirigeants, nous l’avons vu lorsque nous étions étudiants avec la mort de Djengoué Kamga Collins qui, à ce qui parait s’était fait brûler dans sa chambre d’étudiant par les mêmes méthodes. Des atrocités comme celles-là ne peuvent être que l’œuvre des services monstrueux, il y en a eu tant d’autres. Même si nous ne pouvions pas désigner quelqu’un, nous comprenions bien ce qui se passait. Les camerounais ne sont pas bêtes. Voilà que ça continue.

un crime débile

Vidéo dernière nouvelle    https://o-trim.co/kxr

Nous sommes devant un crime crapuleux, cela ne sert à rien de vouloir les comparer avec d’autres crimes qui se sont déroulés ailleurs ; et même si c’était le cas, on ne doit pas balayer cela d’un revers de la main, comme si Martinez n’était rien parce qu’il n’était pas un haut cadre de l’administration publique. Je m’adresse aux hommes d’Etat : quelles que soient les fonctions que vous occupez dans votre carrière, il faut rester les êtres humains. On ne peut pas construire le Cameroun en se dissociant des valeurs humaines. Qu’il soit pauvre ou riche, grand ou petit, chaque homme est une personne. Martinez Zogo n’était un intellectuel caraque, mais voilà beaucoup de grands hommes qui sont morts dans la même semaine que lui, mais qui sont passés inaperçus et enterrés dans l’anonymat total.

Faites très attention, ce crime a heurté la conscience de chaque Camerounais et beaucoup d’autres personnes dans le monde, et nous attendons que justice soit faite. Ce crime ne passera pas sans effet s’il y a une mascarade de justice. L’innocence d’un criminel doit obliger des enquêteurs à nous présenter d’autres qui sont les  coupables. On ne peut apprécier les hommes qui sont appelés à protéger les plus faibles se permettre de les torturer, de les humilier et surtout de les assassiner.

Beaucoup de voix et de communiqués se font entendre pour tenter de dissoudre ce crime. C’est un crime de trop. Si les choses se sont passées tel que c’est relaté, il faut savoir qu’il y avait certainement un mauvais sort qui planait sur la tête des   prévenus et qui les a poussés à commettre sans doute un assassinat crapuleux et débile. Ceci montre très certainement qu’une voix inconnue, justicière a permis d’afficher des délinquants devant le monde entier.

Vidéo de dernières nouvelles sur l’affaire. https://o-trim.co/nxa

Dans notre pays, des évêques des prêtres ont été assassinés ; celui qui connaît la théologie doit savoir qu’on n’assassine pas un évêque. Celui qui se permet un tel fait a banni sa vie à jamais. Le crime sur Martinez est la suite de la malédiction. Chacun peut lire maintenant et comprendre qui sont ceux qui ont fait des choses horribles dans ce pays. Ce crime est touchant, c’est un crime osé. Nous ne sommes pas à la recherche de la notoriété, nous sommes à la recherche de la justice.

Le Cameroun est un pays propre, qu’on ne vienne pas nous faire croire des inepties. La justice fait son travail, mais tout porte à croire que certains communiqués veulent brouiller ou atténuer les faits. Toutes les dispositions seront prises pour que justice soit faite, nous comprenons bien cette tendance à vouloir jouer sur le temps. C’est du Cameroun qu’il est question ici, et ce n’est pas un Cameroun avec des telles cicatrices qu’on devrait léguer à la jeunesse, le monde entier suit de très près l’évolution de la situation. Quand j’entends des personnalités dire : « comment peut-on laisser un opérateur économique en prison ? » je suis abasourdi. Voilà les propos des hommes qu’on dit intellectuel et qu’on laisse avec des bouches lippues parler à la jeunesse. Il y a des crapauds dans la conscience de certains hommes. 

Les Hommes d’Etat, les Hommes d’Honneur.

La fonction de ministre est une fonction de dignité et tout ministre qui n’a pu respecter sa fonction doit répondre. On attend que la justice soit dite, et nous l’attendons chaque jour.

Pour ce qui est des Hommes d’Etat. C’est-à-dire, les présidents, les ministres, les ambassadeurs, etc. L’exercice de leur fonction leur demande d’être des hommes d’esprit et de culture pour accomplir leur mission. Ils doivent être des hommes de bonne moralité. (Le président Paul Biya l’a été sous Ahidjo, c’est pourquoi il a été désigné comme son successeur.) Il doit être habité par la passion de son travail pour la gestion du bien public. Ils ont été choisi, c’est très certainement à cause de leur parcours irréprochable et à cause des compétences cardinales dont ils ont fait preuve. Aujourd’hui, nous constatons que ceux qui sont au service de la nation ne pense qu’au pouvoir, ils deviennent des ambitieux sans scrupule. Comment des hommes d’Etat peuvent dans une situation professionnelle quémander des faveurs pour lui ou ses proches. C’est inadmissible, des fonctions qui demandent d’user non pas seulement de discrétion, mais de faire preuve d’honnêteté et d’intégrité. Quel homme d’état au Cameroun peut se prévaloir d’une telle référence ? Nous connaissons des choses, nous voyons des choses, nous entendons des choses.

Au moment où on attend de bonnes nouvelles sur l’avancée de la procédure, on nous pompe des communiqués baroques dont on connaît déjà les formules. L’objectif est-il de préparer l’innocence des prévenus ? Je persiste à dire que le crime de Martinez est un crime crapuleux, rien ne sert à vouloir le masquer, sinon son prix sera lourd. Ils auront ouvert un boulevard à la victoire de l’opposition et c’est la communauté internationale qui reconnaîtra cette fois la victoire indiscutable de l’adversaire. Ce sera le tournant de cette tragédie. Ce crime aura des conséquences politiques graves s’il est mal géré. Si nos hommes d’état ne savent pas lire les signes des temps, qu’ils comprennent que l’affaire Zogo est une affaire très très sérieuse sur tous les plans.

Nous sommes à un tournant : nous vivons un moment où les jeunes veulent retrouver leur beau pays avec les mains propres. Qu’on remette à la jeunesse un pays propre, si on n’a pu montrer un chemin qui mène au bien. Il faut au moins laisser les gens vivre leur vie dans leur misère.
Les hommes d’Etat ne doivent pas contribuer à fabriquer des montres, et organiser les bals des vampires. On ne demande pas de la bienveillance, on réclame justice.

Le corps et l’esprit de Zogo sont encore là, son esprit ne montera au ciel que lorsque justice lui sera rendu sur cette terre.

En ce temps de prière, nous nous adressons à Monseigneur Benoit Mballa afin qu’il soit notre intime berger. Où qu’il se trouve depuis son assassinat, qu’il vienne percer l’obscure nuit. Nous savons qu’il est là et qu’il nous bénit. Qu’il vienne nous défendre contre les félons ténébreux qui rôdent autour des hommes qui prônent la justice. De ces plaisirs perfides dont la mort est le fruit. Oui, qu’il soit proche de nous, qu’il reste avec nous dans cette minuscule terre qui réclame si fortement l’humanisme. Là où il demeure, que son âme plane sur son pays le Cameroun qu’il a tant aimé. Qu’il soit dans l’eau, sous terre ou dans les cieux, qu’il se souvienne que l’être humain est fait pour être aimé. 

Autre article similaire du même auteur, https://o-trim.co/clt

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Infos: Actualités France :: Tribunal De Paris : Sogea Satom réclame 20 milliards au Cameroun :: France news

C’est la substance de la décision du tribunal de Paris qui condamne l’Etat du Cameroun. Il y aussi la marche contre le délestage, les inondations, et le G 25. Il s’agit du litige sur la construction du 2 e Pont sur le Wouri et la route Bamenda-Babadjou qui oppose l’Etat du Cameroun et l’entreprise Française

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Infos: Actualités France :: Tribunal De Paris : Sogea Satom réclame 20 milliards au Cameroun :: France news

C’est la substance de la décision du tribunal de Paris qui condamne l’Etat du Cameroun. Il y aussi la marche contre le délestage, les inondations, et le G 25.

Il s’agit du litige sur la construction du 2 e Pont sur le Wouri et la route Bamenda-Babadjou qui oppose l’Etat du Cameroun et l’entreprise Française des grands travaux. Selon le journal EcoMatin, « Sogea Saton réclame 20 milliards au Cameroun au tribunal de Paris ». Au cours d’un échange en vidéoconférence tenu le 20 mars entre le ministre des Travaux publics (Mintp), Emmanuel Nganou Djoumessi, et Vincent Grandeau, nouveau Directeur de l’agence Sogea Satom Cameroun, il a été révélé que cette filiale du français Sogea, a trainé l’Etat du Cameroun devant la Justice française et réclame au moins, 20,5 milliards Fcfa.

Ceci dans le cadre de la réalisation des travaux du 2e pont sur le Wouri (2013- 2017), dans la capitale économique du Cameroun, le projet de construction de la route Babadjou-Babadjou. Selon l’entreprise, cette enveloppe représente les pertes subies lors des travaux, suite à l’attaque de ses équipements par les militants séparatistes, qui réclament l’indépendance des deux régions anglophones du pays (Nord-Ouest et Sud-Ouest). Mais, le ministre Nganou Djoumessi a confié dans une interview publiée dans le journal Cameroon Tribune en juin 2022 qu’après examen, une somme de 1,5 milliards Fcfa a été servie à cette entreprise du Btp, qui continue de contester l’enveloppe à ce jour.

Au sujet des Délestages, le ministre « Eloundou Essomba accuse Eneo de non-respect de ses obligations contractuelles ». La marche contre les délestages organisés par Cabral Libii n’a certes pas connu le succès escompté en termes de mobilisation. Mais, la préoccupation du leader du PCRN est également partagée au sein du gouvernement, précisément par Gaston Eloundou. Essomba qui a trouvé en Eneo le coupable idéal. Pour le Minee et ses services, la filiale détenue à 51% par le fonds britannique Actifs est en grande partie comptable de cet état de choses, pour avoir été défaillante par rapport à ses obligations contractuelles.

Le quotidien Le Jour revient sur les « 250 familles sans abri après les inondations à Buea ». 72 heures après les crues suite à des pluies diluviennes au sommet du Mont Cameroun, les démolitions se poursuivent. La catastrophe a tué deux personnes et causé de nombreux dégâts matériels qui se chiffrent en centaines de millions Fcfa.

Cependant que le quotidien Cameroon Tribune reprend pour annoncer « Le gouvernement aux côtés des victimes ». Sur instructions du président de la République, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a effectué une visite sur le terrain hier pour apporter du réconfort aux familles victimes des fortes pluies survenues la semaine dernière. Le bilan affiche jusqu’ici deux morts, plusieurs blessés pris en charge notamment à l’Hôpital régional de Buea et d’importants dégâts matériels.

Sur le plan politique, Première Heure parle du G25 comme « La pieuvre et ses tentacules ». La pieuvre pris dans notre contexte est cette organisation tentaculaire qui a développé ces dernières années, un projet d’accaparement du pouvoir, soit par coup de force donc une voie extra constitutionnelle, soit par fédération de toutes les forces politiques, militaires et médiatiques en présence. Ayant à sa tête celui que le peuple désigne dorénavant comme l’homme à la punk, elle tue et ne badine pas. La pieuvre recrute partout et écrase tout sur son passage.

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Infos: Actualités France :: Tribunal De Paris : Sogea Satom réclame 20 milliards au Cameroun :: France news

C’est la substance de la décision du tribunal de Paris qui condamne l’Etat du Cameroun. Il y aussi la marche contre le délestage, les inondations, et le G 25. Il s’agit du litige sur la construction du 2 e Pont sur le Wouri et la route Bamenda-Babadjou qui oppose l’Etat du Cameroun et l’entreprise Française

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C’est la substance de la décision du tribunal de Paris qui condamne l’Etat du Cameroun. Il y aussi la marche contre le délestage, les inondations, et le G 25.

Il s’agit du litige sur la construction du 2 e Pont sur le Wouri et la route Bamenda-Babadjou qui oppose l’Etat du Cameroun et l’entreprise Française des grands travaux. Selon le journal EcoMatin, « Sogea Saton réclame 20 milliards au Cameroun au tribunal de Paris ». Au cours d’un échange en vidéoconférence tenu le 20 mars entre le ministre des Travaux publics (Mintp), Emmanuel Nganou Djoumessi, et Vincent Grandeau, nouveau Directeur de l’agence Sogea Satom Cameroun, il a été révélé que cette filiale du français Sogea, a trainé l’Etat du Cameroun devant la Justice française et réclame au moins, 20,5 milliards Fcfa.

Ceci dans le cadre de la réalisation des travaux du 2e pont sur le Wouri (2013- 2017), dans la capitale économique du Cameroun, le projet de construction de la route Babadjou-Babadjou. Selon l’entreprise, cette enveloppe représente les pertes subies lors des travaux, suite à l’attaque de ses équipements par les militants séparatistes, qui réclament l’indépendance des deux régions anglophones du pays (Nord-Ouest et Sud-Ouest). Mais, le ministre Nganou Djoumessi a confié dans une interview publiée dans le journal Cameroon Tribune en juin 2022 qu’après examen, une somme de 1,5 milliards Fcfa a été servie à cette entreprise du Btp, qui continue de contester l’enveloppe à ce jour.

Au sujet des Délestages, le ministre « Eloundou Essomba accuse Eneo de non-respect de ses obligations contractuelles ». La marche contre les délestages organisés par Cabral Libii n’a certes pas connu le succès escompté en termes de mobilisation. Mais, la préoccupation du leader du PCRN est également partagée au sein du gouvernement, précisément par Gaston Eloundou. Essomba qui a trouvé en Eneo le coupable idéal. Pour le Minee et ses services, la filiale détenue à 51% par le fonds britannique Actifs est en grande partie comptable de cet état de choses, pour avoir été défaillante par rapport à ses obligations contractuelles.

Le quotidien Le Jour revient sur les « 250 familles sans abri après les inondations à Buea ». 72 heures après les crues suite à des pluies diluviennes au sommet du Mont Cameroun, les démolitions se poursuivent. La catastrophe a tué deux personnes et causé de nombreux dégâts matériels qui se chiffrent en centaines de millions Fcfa.

Cependant que le quotidien Cameroon Tribune reprend pour annoncer « Le gouvernement aux côtés des victimes ». Sur instructions du président de la République, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a effectué une visite sur le terrain hier pour apporter du réconfort aux familles victimes des fortes pluies survenues la semaine dernière. Le bilan affiche jusqu’ici deux morts, plusieurs blessés pris en charge notamment à l’Hôpital régional de Buea et d’importants dégâts matériels.

Sur le plan politique, Première Heure parle du G25 comme « La pieuvre et ses tentacules ». La pieuvre pris dans notre contexte est cette organisation tentaculaire qui a développé ces dernières années, un projet d’accaparement du pouvoir, soit par coup de force donc une voie extra constitutionnelle, soit par fédération de toutes les forces politiques, militaires et médiatiques en présence. Ayant à sa tête celui que le peuple désigne dorénavant comme l’homme à la punk, elle tue et ne badine pas. La pieuvre recrute partout et écrase tout sur son passage.

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Infos: Actualités France :: L’Ecrivaine Jeanne Louise Djanga parle des empoisonnements au Cameroun :: France news

L’Ecrivaine Jeanne Louise Djanga parle des empoisonnements au Cameroun interview réalisée par Calvin Djouari Nous recevons ce jour Jeanne Louise Djanga. Elle a commencé sa carrière comme enseignante chorégraphe à Montpellier, Dijon et Paris, Manager des unités commerciales avant de se consacrer à l’univers de l’écriture. En 2007, elle a publié son premier livre intitulé AU

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L’Ecrivaine Jeanne Louise Djanga parle des empoisonnements au Cameroun
interview réalisée par Calvin Djouari

Nous recevons ce jour Jeanne Louise Djanga. Elle a commencé sa carrière comme enseignante chorégraphe à Montpellier, Dijon et Paris, Manager des unités commerciales avant de se consacrer à l’univers de l’écriture. En 2007, elle a publié son premier livre intitulé AU FIL DU WOURI. 6 autres livres suivront : « LE GÂTEAU AU FOUFOU, ECLATS DE VERS DE VOIX DE RIRES, CONFIDENCES ÉCARLATES, FANTASIA, RÊVER DE VIVRE, avant d’écrire son nouvel opus LE CADENAS aux éditions AfricAvenir. Elle se consacre également au social en créant le centre culturel Djlo à Bangué Douala 5èmeoù elle organise régulièrement des journées littéraires. Nous l’avons invitée aujourd’hui à se prononcer sur le phénomène des empoisonnements au Cameroun, ses réflexions sont émouvantes et méritent d’être lues par tous les camerounais.

 

 Nous sommes heureux de vous retrouver ce jour du côté du Cameroun, c’est l’hiver en France à présent, laissez-nous vous demander comme autrefois la cigale demanda à la fourmi : que faisiez-vous au temps chaud ?

 

Au temps chaud, à la belle saison « Je ne chantais pas », contrairement à l’autre… je travaillais ! « Je ne dansais pas non plus » par mauvais temps sinon uniquement avec les mots. Mon métier de chorégraphe se joue dans ces mots qui nourrissent ma vie aujourd’hui et depuis mon enfance. Par tous les temps, je reste vigilante aux mutations de ce monde ; j’ausculte, je scrute les soubresauts intergénérationnels et je dois dire que je reste un peu sur ma faim. Quel monde allons-nous laisser à nos petits-enfants ? 

Je suis aussi une femme politique, ce qui n’est pas antinomique à l’écriture.

 

   Je suis au Cameroun pour la rentrée littéraire de AfricAvenir International à Bonabéri avec le prince Kum’a Ndumbe III qui a eu un projet gargantuesque. C’est une première pour un éditeur de réunir autant de femmes pour un festival littéraire. J’ai présenté mon nouveau récit qui pose les problématiques sociales, économiques et relationnelles de la Diaspora. C’était du 1er au 9 mars 2023. Nous avons édifié le public sur diverses problématiques sociétales et nos partenaires, la communauté Urbaine de Douala et L’Université de Douala ont rehaussé l’éclat de cet événement par leur accompagnement au quotidien. Les étudiants ont été très attentifs.

Je vais ensuite enchaîner avec un safari littéraire dans la villa de Kribi et plus précisément à Grand Batanga. Il s’agit d’impulser le goût de la lecture aux enfants car tout se joue à ce moment du développement et de la structuration de leur cerveau. 

 

On vous voit toujours à l’œuvre dans le social, dans l’écriture, est ce que vous pouvez déjà faire un bilan de votre carrière ?

 

   Pour moi, faire un bilan signifierait que je vais bientôt prendre ma retraite ! Heureusement que je ne suis pas fonctionnaire avec un supérieur hiérarchique ou un subalterne qui n’hésiterait pas à me narguer en me le rappelant ! 

   Je suis dans le social avec mes « SAFARIS LITTÉRAIRES  » à travers le Cameroun rural pour impulser la lecture, dans ces zones qui manquent cruellement de structures culturelles.

Quant à l’écriture que je considère comme une thérapie, c’est ma boussole, mon exutoire pour continuer à vivre en harmonie avec mon moi intérieur mais aussi avec les autres.

La carrière d’un artiste est infinie et je ne compte pas m’arrêter en si bon chemin. Chaque jour, un nouveau chantier s’ouvre à moi en étant à la recherche perpétuelle de la sagesse, de ma vérité.

 

 Vous êtes régulièrement au Cameroun, nous aimerions savoir si vous n’avez pas peur comme certains frères de la diaspora du mauvais vent qui souffle sur notre pays au sujet des empoisonnements ? Vidéo de Jeanne Louise, interview canal 2   https://o-trim.co/djw

 

C’est un sujet très délicat qui m’interpelle. J’ai envie de dire que la peur n’empêche pas le danger. Il vaut mieux l’affronter pour en comprendre les raisons et trouver des solutions.

   Non ! Je n’ai pas peur, car j’essaie de mener une vie rangée avec quelques précautions basiques qui sont en adéquation avec mes projets littéraires et surtout mon hygiène de vie. 

Chacun sait pourquoi il va au pays, A chacun ses raisons. 

   Il y a plusieurs manières de tuer quelqu’un. Le poison semble le moyen utilisé au pays peut-être parce que c’est le plus insidieux ; il est pratiquement impossible de connaitre l’auteur de l’empoisonnement sauf enquêtes sérieuses, diligentées par des institutions adéquates. 

   On parle certes beaucoup d’empoisonnement au Cameroun. 

Mais dans tout ça, personne ne nous montre le certificat de décès délivré par le médecin qui accrédite ce fait. Ce serait plus facile pour avoir des preuves. Pour le moment ce sont les réseaux sociaux qui valident ces thèses sans en apporter la preuve sinon pourquoi les concernés ne portent-ils pas plainte pour confondre les accusés ?

 

  Néanmoins et sans pour autant réfuter ce phénomène, je pense que si on peut être empoisonné, on peut aussi s’empoisonner ! 

 

Tenez. Je débarque au 237 après quelques mois d’absence et le jour même, j’ingurgite un plat de Keleng Keleng-Foufou avec un piment obstaclé…Le soir, j’avale un plat de Ndolè pimenté. 

   La nuit a été très agitée. J’ai tout rendu à la nature, par tous les orifices. 

En plus, il y avait coupure de courant, donc coupure d’eau…

 

Je vous laisse imaginer le tableau. 

 

C’est ce qui arrive très souvent à la Diaspora qui, euphorique, se venge sur la nourriture et pas seulement, dès qu’elle débarque au pays. Mais c’est aussi un problème d’eau potable, de la conservation des aliments avec les coupures d’électricité…Un problème de santé publique qui impacte la population locale.

 

   L’intoxication alimentaire existe et peut ébranler notre santé surtout si elle est déjà fragilisée par d’autres pathologies.

 

   Il faut savoir qu’au Cameroun, si vous devenez riche et qu’un membre de votre famille proche décède, même si cette personne a 90 ans, vous serez accusé de l’avoir tuée.

  Il y a beaucoup d’inquisition et il faut toujours se justifier comme si la mort était un évènement inédit.

Le problème est que nous créons un environnement suspicieux et délétère qui ne profite à personne.

 

   Malgré cette peur que vous évoquez à juste titre, les avions ne désemplissent pas. Allez savoir pourquoi. Tous les jours, les camerounais se bousculent dans les aéroports pour aller au pays ! Certes il y a une minorité qui a jeté l’éponge mais ça reste une minorité. Dans la tête et l’imaginaire des camerounais, la réussite se justifie presque toujours par des réalisations au pays. Celui qui est resté à l’étranger ne sera jamais « respecté » au Cameroun s’il n’y a pas au moins creusé un puit ! Il y a cette pression psychologique qui est présente un peu comme une dette que l’on doit rembourser dans un pays qui nous a vu naître et qui est en proie à des problèmes sociétaux extrêmement graves. 

 

 Dites-nous Jeanne Louise Djanga, quelle est la perception des camerounais du terroir vis-à-vis de leurs frères de la diaspora ?  Cette perception est-elle à l’origine des empoissonnements qu’on observe ces dernières années ?

 

   De par mon ressenti et mes recherches en la matière, leur perception vis-à-vis de la diaspora est très mitigée : beaucoup de personnes comptent sur cette Diaspora pour vivre car incontestablement, elle nourrit et soigne des familles entières ; en même temps, ils pointent un doigt inquisiteur sur cette Diaspora, l’accusant de tous les maux, en la maltraitant comme si elle était responsable de la mal gouvernance qu’ils subissent sur place. 

   Les camerounais du terroir ont brisé beaucoup de rêves de ceux de la Diaspora avec de l’argent envoyé pour construire et qui a été dilapidé, de fausses ordonnances, de mensonges criards, et une fois arrivée sur place, elle subit encore de diverses arnaques au quotidien. 

Aujourd’hui, la Diaspora a pris conscience et refuse désormais de s’en laisser conter, la donne change et du coup, on ne parfume plus leur chambre, on ne vient plus les chercher à l’aéroport, on les chasse de la maison familiale, les rumeurs les plus folles circulent désormais…J’en ai comme ça des vertes et des pas mûres. Et la liste n’est pas exhaustive sur les maltraitances physiques et psychologiques subies par la Diaspora. 

 

    Tout commence par le haut avec cette histoire de double nationalité à tête chercheuse. Si nos dirigeants mettent la Diaspora à l’écart, pourquoi les camerounais n’en feraient-ils pas autant ? L’on entend d’ailleurs ceci « Rentrez chez vous, restez là-bas… »

Du coup, la Diaspora se sent flouée et a l’impression qu’elle n’est qu’un porte-monnaie. Rien de plus. 

Maintenant que la Diaspora a ouvert les yeux, qu’elle est beaucoup plus regardante dans l’envoi des euros ou de dollars, qu’elle exige des preuves avant d’envoyer de l’argent et qu’elle se déplace pour vérifier la crédibilité des uns et des autres, les problèmes commencent : Les empoisonnements, l’acharnement, les fake news sur la Diaspora, la diffamation…

   Nos dirigeants doivent d’abord rétablir le statut de la Diaspora, la réhabiliter administrativement et politiquement afin d’amorcer un travail de réconciliation sinon tout ira à vau-l’au. Nous sommes camerounais parce que notre sang le justifie et non un bout de papier que vous signez même parfois à contrecœur pour des raisons plus ou moins économiques ou de pressions psychologiques de diverses théories d’intégration…

 

 Avez-vous essayé de comprendre le phénomène pour donner une explication à la société ?

 

   Je peux tout entendre et comprendre mais je ne me l’explique pas. Ce qui me dérange, c’est le chaos que cela crée dans les familles et les relations entre la Diaspora et les populations locales qui se dégradent de plus en plus au vu et au su de tout le monde et surtout de nos dirigeants qui laissent faire. Un peuple s’éduque et c’est impératif. 

   Comment expliquer ou justifier ce malaise ambiant sinon par des rancœurs ou de la jalousie qui prennent leurs sources dans la souffrance et la précarité de certains restés au pays ? Il y a là une relation de cause à effet. Personne ne quitte son pays de gaîté de cœur, personne ne veut y retourner dans une soute à bagages ! Il y a une souffrance réelle de part et d’autre qui ne peut se résoudre qu’en faisant tabula rasa de tous les à priori sur « l’oxydent  » pardon sur l’occident qui est perçu comme l’eldorado. 

Il revient aussi à la Diaspora de se revoir sa posture une fois au pays. Pourquoi flamber ? Regarder les autres avec condescendance ? Développer ce sentiment de culpabilité ?

Personne n’a la science infuse. Dès l’enfance, il importe de désacraliser le mythe de l’Europe par des lectures d’auteurs africains, la valorisation de notre patrimoine ancestral…

Interview des jumelles Mawasa https://o-trim.co/miz

 

Les camerounais sont-ils en danger lorsqu’ils viennent revoir les familles et amis ?

 

   Je ne serai pas aussi catégorique ! Quel est le mobile du crime ? Comment peut-on tuer ceux qui investissent et même qui sont une manne financière pour des familles entières ? 

Est-ce la jalousie ? Il vaut peut-être mieux leur expliquer la vie en Europe. Mais malheureusement, les Novelas, les documentaires et reportages enjolivent la vie en Europe. Ce n’est pas si facile !

  Il y a aussi la Diaspora qui vient flamber au pays et qui ne tempère pas ses pulsions avec le tourisme sexuel à coups d’euros et qui profitent parfois de la crédulité de jeunes filles à peine pubères et de leur maman qui rêvent du départ de leur enfant en occident, ce qui entraînerait aussi le leur.

Les autorités de notre pays ont leur part de responsabilité : Celles d’offrir des conditions sociales, économiques et administratives aux jeunes afin qu’ils n’envient plus ceux qui s’en vont. 

Avant les années 80, ceux qui partaient en Europe pleuraient. Aujourd’hui, sur 10 jeunes, 8 veulent partir. C’est dommage.

 

   La Diaspora se sent en danger, physiquement par la mort, politiquement étant privée du droit de vote donc du droit à la citoyenneté, et spirituellement étant coupée de ses racines. Ça en fait trop !

Elle n’est pas rassurée. Elle se sent jugée, rejetée méprisée, dévalorisée, chassée de la maison familiale qui était son ancrage social ou alors, elle est sacralisée plus qu’il n’en faut. Il y a trop d’extrêmes…On lui demande d’investir au pays pour justifier des longues années passées dans l’eldorado fictif alors même que la famille l’a épurée par de nombreuses demandes financières. 

 

Ce serait peut-être le thème d’un futur roman ?

 

Certainement. LE CADENAS est le début d’une série, le prochain titre sera LA CLÉ.

Dans le premier, j’ai raconté les faits. Les relations fusionnelles mais aussi conflictuelles avec la Diaspora…Les incompréhensions sociales, voire spirituelles entre ceux qui sont partis et les autres. 

LA CLÉ sera le récit qui je l’espère, mettra tout le monde d’accord…Presque tout le monde. Que chacun fasse son mea culpa, son introspection. Que les politiques aussi prennent le relais en créant un ministère de la diaspora qui prendrait en charge toutes les problématiques surtout celles du retour au pays natal. Pour cela, la Diaspora a besoin de se sentir en sécurité car elle vit dans un environnement où la prise en charge en matière de santé et d’éducation est immédiate. 

   Le Cameroun se construira avec la Diaspora ou ne se construira pas. C’est une valeur ajoutée incontestable. Cette dernière aussi a un devoir envers le pays natal, le pays des ancêtres, afin que le combat de ces derniers ne soient pas vains.

 

 

Les fêtes au Cameroun sont-elles devenues le bal de vampires lorsque dans ces soirées on rencontre des visages des frères ou amis vivant au pays des blancs ?

 

Je ne comprends pas cette métaphore. Vous parlez des fêtes nationales ou des soirées dansantes ? 

Le regard d’un enfant est pur, c’est la société qui la sclérose, qui la segmente.

   Au pays des blancs comme vous dites, on demande à cet enfant de s’intégrer sans tenir compte de son ancestralité. Et ce même enfant entend ses parents parler du pays et envisager d’y retourner un jour ou l’autre. Ce qu’ils ne font presque jamais. Du coup, l’enfant est confronté à une dualité sociétale qui le perturbe et le dénature profondément.

 

 

La semaine dernière une chaine télé faisait un reportage sur un élève de Foumbot âgé de 10 ans, se servant des bonbons, aurait empoisonné 12 de ses camarades.  Son projet visait sa maitresse qui, par chance l’a échappé. Pourrions-nous dire que la pratique des empoissonnements a une relève bien assurée ?

 

   Lorsqu’aux Etats-Unis ou en France, un élève tue tous ses camarades, on ne parle pas de relève. On va chercher les causes profondes. Soit c’est un acte de folie, soit une colère ruminée, une vengeance …La police enquête…Le procureur de la République informe l’opinion publique. On parle de la problématique du port d’armes, de la dépression, du profil psychologique du concerné etc. On fouille même le passé, voire l’enfance de la personne qui commet ce crime.

Pourquoi au Cameroun ce serait un cas qui ferait jurisprudence ?

Le problème au Cameroun est que les enquêtes sont soient inexistantes, soit tues et du coup, cela laisse libre cours à des supputations les plus scabreuses.

À la maison on éduque l’enfant. À l’école, on l’instruit. C’est donc un travail de mutualisation de toutes les composantes sociétales.

   S’en prendre à une enseignante, c’est nier l’autorité. Le respect, l’humilité n’existent plus. Il s’agit de faire des réformes de l’école à la Ferry pour comprendre si elle est toujours en adéquation avec le continent. Nos enfants reçoivent une éducation tournée vers l’extérieur ; il est donc normal qu’ils pensent à partir dès qu’ils le peuvent.

 

         Les camerounais sont-ils en train d’afficher une facette sombre de leur identité macabre ? N’est-ce pas un stigmate qui a été entretenu depuis longtemps avant d’être vulgarisé par les réseaux sociaux ?

 

   La violence est un phénomène mondial. Les meurtres aussi. Les réseaux sociaux ont juste libéré la parole. Je ne sais pas si cette avalanche d’informations est un signe de progrès.

L’identité des camerounais n’a jamais été remise en cause. Nous sommes tous frères et sœurs et c’est l’histoire qui nous le démontre sauf qu’elle n’est pas enseignée dans notre système éducatif. Nous devons savoir d’où nous venons pour savoir où nous allons.

 

   L’homme naît-il méchant ou est-ce la société qui le rend ainsi ? Ce qui est certain, c’est que le camerounais n’est pas plus méchant que les autres, c’est son environnement qui l’est et qui impactent sur ses humeurs et son comportement. Et comme il faut un bouc émissaire, c’est la Diaspora qui en paie les frais.

 

Pour un pays assombri par les maux, avez-vous des conseils à donner à toutes les parties ?

 

   Les conseilleurs ne sont pas les payeurs. D’ailleurs qui écoute encore les conseils ? Tout le monde est coach, influenceurs, lanceurs d’alerte, académiciens etc.

J’ai envie de parler ici d’humilité, de savoir-être, d’éducation des parents et d’instruction scolaire…

J’ai envie de dire : Lisez beaucoup, choisissez avec soin vos émissions de télévision, mangez équilibré et faites du sport…Vous serez dans de bonnes dispositions pour vous aimer et aimer les autres.

   

 C‘est un entretien édifiant, nous vous remercions de contribuer à l’éducation de la société.

 
 

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